- Comme un murmure de consolation - 

« Un jour, ils sont là. Un jour, sans aucun souci de l’heure. On ne sait pas d’où ils viennent, ni pourquoi, ni comment ils sont entrés. Ils entrent toujours ainsi à l’improviste et par effraction. Et cela sans faire de bruits, sans dégâts apparents. Ils ont une stupéfiante discrétion de passe muraille.

 Ils : les personnages. On ignore tout d’eux, mais d’emblée on sent qu’ils vont durablement imposer leur présence…

Nous écririons donc toujours à partir d’une faille, à la fois intime et commune à tous les humains ; intime et anonyme »

Sylvie Germain, Les personnages

A mon tour, que puis-je dire de cette faille pour moi,  de ce souvenir « non souvenu », qui a insisté et tourné dans ma peinture, dans mes rêves, et dans mes choix amoureux pendant si longtemps ?
Je ne peux en dire que ce que j’en montre, lorsqu’enfin il se laisse saisir par l’œil.
Alors seulement, pour moi, la fixation sur un visage, sur une paupière et plus précisément sur le blanc qui se détache et qui fait paupière mi close, vient prendre sens et envahir ma peinture, la peupler de visages pour la première fois masculins. 

Il est même arrivé qu’elles (les paupières) se baladent seules, n’aient plus besoin de visage pour être là, telles des ovnis qui vivotent et encerclent mes petites femmes.

Seule la couleur peut rendre ce phénomène supportable et l’extraire de la mort.

Contre le blanc de la mort, la couleur et son cortège chaud et tendre de Noir :

Comme un murmure de consolation.


 

 

Exposition au Stalingrad,

2 Place Stalingrad à Reims

du 20 Mars au 2 Mai 2010

 

 

   Ouvert tous les jours de 8 h à 22h                          www.lestalingrad.com